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   THANN
   
La ville de Thann  |  Le plus vieux jumelage d'Europe |  La légende dite du "pouce"  L'histoire |  Thann: la fille aînée de Gubbio     Les preuves scientifiques  |  La vérité à propos de la relique |  La "Collégiale St. Thièbaut"    La "Cremation des trois Sapins" 
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www.ot-thann.fr
Pour visiter le site de la Ville de Thann
 
http://www.ville-thann.fr
La ville de Thann
   Elle est située en France, à 338 mètres d'altitude, dans la partie méridionale de la Région Alsace. 7783 habitants la composent, plus les 1871 de la ville de Vieux-Thann.
   Elle est la première ville de la
vallée de la Thur et est dominée, d'une part, par le "Schlossberg" sur lequel se trouvent les ruines du Château de l'Engelbourg, plus
communément appelé "l'Oeil de la Sorcière", et d'autre part, par le "Staufen" sur lequel est édifiée la Croix de Lorraine, un monument en hommage à la Résistance Alsacienne.

Thann est également la Porte Sud de la très célèbre "Route des Vins d'Alsace" qui s'étend jusqu'à Strasbourg.
La ville conserve de nombreux et célèbres témoignages d'architecture médiévale et de celle de la Renaissance.

 

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Le plus vieux jumelage d'Europe

Le 16 mai 1958, le maire de Gubbio Giuseppe Bei Clementi et celui de Thann Pierre Schiélé, signèrent l'Acte Officiel de Jumelage entre Gubbio et Thann.

Mais les deux villes étaient déjà unies de nombreux siècles auparavant. On peut dire que ce jumelage est "le plus vieux d'Europe" puisque "né" en l'An 1161, et qu'il a sa raison d'être et tient sa force dans le culte du patron commun S.Ubaldo pour les uns, Saint Thiébaut pour les autres.
Pourquoi est-il appelé Saint Thiébaut à Thann? Probablement parce qu'en ce temps-là le nom prénom Ubaldo, inconnu en terre germanique, faisait penser au diminutif de Teobaldo.

Tout est dû à la présence à Thann d'une relique de S.Ubaldo, relique dont on sait avec certitude depuis 1975 qu'elle représente un fragment de peau de l'oriculaire droit de S.Ubaldo.

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 La légende dite du "pouce"


Une légende raconte que S.Ubaldo avait ordonné à son fidèle serviteur, originaire du Nord de l'Europe, de prendre et de conserver son anneau d'Evêque au moment de sa mort (le 16 mai 1160).

Le serviteur fit ce que S.Ubaldo avait ordonné, mais en voulant retirer l'anneau, tout le pouce se détacha. La stupeur fut grande cependant il tint cette relique comme un trésor et la cacha à l'intérieur d'une cavité de son bâton et entreprit son long voyage vers son pays lointain.

Un an plus tard environ, le 30 juin 1161, il arriva dans la vallée où se trouve Thann aujourd'hui. Il faisait très chaud ce jour-là et sa fatigue était grande, c'est ainsi qu'il posa son bâton contre un sapin et s'endormit à l'ombre de celui-ci. Quand il se réveilla il voulut reprendre son chemin mais ne réussit pas à "détacher" son bâton qui avait pris racine.

Dans le même temps, le Comte Enghelhard vit depuis son château trois flammes s'élever de la cime de l'arbre sans que le feu ne consumme celui-ci. Il se précipita alors dans la forêt et trouva l'homme en prière devant le bâton. Le serviteur raconta son histoire et le Comte, y voyant un acte divin, promit de faire édifier une petite église dans laquelle conserver la relique. Une fois la promesse faite, le bâton se détacha.

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 L'histoire


Ceci est la légende! Mais l'histoire qui suit la confirme, pour le moins en substance! 
En effet, la chapelle sortit réellement de terre et un peu plus tard les premières habitations. Ainsi nacquit Thann, la ville dans laquelle les Thannois ont toujours continué à fêter le 30 juin 1161 comme jour de la création de leur ville.
Deux siècles plus tard commença la construction de léglise actuelle, la "Collégiale Saint Thiébaut", exemple splendide d'art gothique dans laquelle est jalousement conservée la relique de S.Ubaldo, relique dont nous avons désormais la certitude qu'elle est une partie de l'oriculaire de la main droite de S.Ubaldo et non pas du pouce comme le disait la légende.

Des spécialistes des Musées du Vatican en sont arrivés à cette conclusion, quand en 1975-76, ils pratiquèrent l'examen du corps de S.Ubaldo.
En effet, le calque de la main droite révéla que sur l'oriculaire il manquait un lambeau de tissu qui avait les mêmes dimensions que la Relique de Thann.
L'équivoque quant au pouce est sans doute dû au fait que la relique est insérée dans une composition de cristal de roche en forme de pouce.
En outre, si l'on prend en compte les dires des deux premiers biographes et contemporains de S.Ubaldo (Teobaldo et Giordano), l'existence d'un serviteur et une blessure à la main droite de S.Ubaldo sont confirmées.
En effet, Teobaldo disait : "… à la main droite de S.Ubaldo il manquait un gant… son serviteur courut alors  le lui enfiler". Giordano précisa également que "… sa peau était d'une exceptionnelle luminosité et blancheur, vierge de toute plaie, si ce n'était cette blessure à la main droite".

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Thann: la fille aînée de Gubbio


La dévotion envers S.Ubaldo lie intimement les villes de Thann et Gubbio, à tel point que les Thannois ont coûtume de dire : "Thann est la fille aînée de Gubbio".
C'est également pour cette raison qu'il nous semblait normal que le premier "Cercle de zone" de notre association "Les Eugubini dans le Monde" soit dédié à Thann : Le Cercle Saint Thiébaut.

Au cours des siècles, les liens entre Gubbio et Thann furent fréquents et jamais interrompus. Déjà en 1289, Benvenuto, Evêque de Gubbio (1278-1294), s'était rendu en Alsace, envoyé par le Pape. Au milieu du 14ème siècle, le prieur de Thann, Nicolas Wolfach, vint à Gubbio, probablement pour copier les écrits de Teobaldo relatant la vie de S.Ubaldo et la lithurgie de la Fête de S.Ubaldo.
En effet, les deux textes sont contenus dans le Code Thannois.
En 1544, les frères Ulrich et Thiébaut Hess se rendirent à Gubbio, ville dans laquelle la tradition du doigt de S.Ublado à Thann était assez bien acceptée, à tel point que dans le document consigné par
l'Eglise de S.Ubaldo aux "Canonici regolari Lateranensi" (1512), il était spécifié qu'il manquait effectivement une partie du pouce au corps de S.Ubaldo.
En 1705 ainsi qu'en 1730, deux délégations, l'une menée par Louis de Rouffach et l'autre par les frères réguliers Sigismond Gobel et Colin de Valoreilles, se rendirent de nouveau en terre eugubine.
Leur but était de vérifier la véracité de la tradition de Thann, sur laquelle planait le doute depuis quelques temps, depuis qu'en 1593 une inspection du corps de S.Ubaldo avait cassé les certitudes à l'aide d'un rapport disant : "Corpus inventum intactum cum omnibus suis partibus nullo carens digito nec alio membro…" ( le corps comporte tous ses parties, il ne lui manque aucun membre, pas même un doigt…)
Cependant, malgré les faits, les Thannois continuèrent toujours de croire à la légende, tant il est vrai qu'en 1761, on célébra de grandes fêtes afin de célébrer le 600ème anniversaire de la fondation de la ville.
S'en suivit la Révolution Française, l'Epoque Napoléonienne, la Restauration et la Guerre du Renouveau Italien, événements de l'histoire qui empêchèrent tout contact pendant un siècle. Mais en 1860, les Thannois, en pleine préparation du 700è anniversaire de leur ville, se manifestèrent à nouveau : le doyen de Thann, Jean Grienemberger, demanda à l'Evêque de Gubbio, Innocenzo Sannibale (1855 - 1891), une petite relique de S.Ubaldo, afin d'avoir quelque chose de concret entre les mains. C'est ainsi que furent envoyés à Thann de petits lambeaux de cuir chevelu et un morceau de gant, qui pendant des siècles, avaient recouvert les mains sacrées.
Mais il ne fut possible de donner aucune certitude quant à l'authenticité de la relique et plus encore, l'Evêque devait confirmer ce qui avait été observer par le passé lors de l'examen du corps, en 1593 très exactement,  à savoir que le corps de S.Ubaldo était entier.

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Les preuves scientifiques


A Thann on ne peut faire autrement que procéder à l'examen de la relique, examen duquel il résulte qu'elle n'est pas composée "de la phalange entière du pouce avec son os, mais plutôt de peau frippée…"
L'Europe tout entière est ensuite secouée par les deux grands conflits mondiaux.C'est pourquoi les contacts ne reprennent qu'en 1946. L'Evêque Beniamino Ubaldi (1932 - 1965) est invité en France et assiste le 30 juin 1946 à
la Crémation des Trois Sapins.
Cette visite sera cruciale car l'Evêque, touché par la grande dévotion des Thannois à l'égard de S.Ubaldo, ordonne une deuxième inspection du Saint Corps, pour vérifier de personne l'état des mains, de la droite en particulier!
Le 2 octobre 1946, l'Evêque, avec l'aide du Docteur Telesforo Antonioli, procède à l'inspection, qualifiée ainsi par le médecin : "…j'ai uniquement procédé à l'examen des mains qui sont toutes deux bien conservées dans leurs parties squelettiques , sur la main droite la peau est intacte… C'est seulement sur la face palmaire du pouce que les phalanges sont visibles du fait de l'absence totale de peau, laquelle est inexistante sur toute la longueur des faces latérales du pouce lui-même, qui présente des bords réguliers, nets. Il semble qu'on ait pratiqué à l'ablation de la peau à l'aide de ciseaux ou d'un autre instrument tranchant…"
Quatre mois plus tard (le 4 novembre), suite à cette inspection, l'évêque envoie une lettre à Thann affirmant de pouvoir en "déduire que la Sainte Relique conservée en la Collégiale de Thann, est authentique et représente un morceau de tissu de la main droite de S. Ubaldo et plus précisément du pouce".
L'évêque continue disant : "… qu'il faut procéder à la reconnaissance de la relique de S. Ubaldo conservée et vénérée à Thann". Il en est ainsi le 3 mars 1947. Les conclusions tirées par les docteurs Léon et Juliette Mangenay sont extrêmement précises : " la relique est constituée d'un tronc de cône de chair desséchée applati et absolument rigide et dure…" dont les dimensions sont les suivantes : 
Hauteur : 35 mm, largeur à la base: 9 mm, Largeur au sommet: 5 mm, épaisseur: 4 mm. Une des faces de la relique est absolument lisse et porte des crêtes papillaires parallèles et non arquées.
A partir de ce moment tout semble définitivement clarifié. Les relations entre les deux villes s'intensifent.
Déjà en 1947 a lieu la visite à Gubbio du prêtre et du maire de Thann, Monseigneur Barth et Monsieur Modeste Zussy. En 1951 l'évêque Beniamino Ubaldi revient à Thann, accompagné d'un petit groupe d'Eugubins. On s'achemine ainsi vers la signature, le 16 mai 1958, de l'Acte Officiel de Jumelage.
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La vérité à propos de la relique


 Les années 75-.76 sont l'occasion d'une vérification définitive de l'authenticité de la relique quand le corps de S. Ubaldo est remis entre les mains d'une équipe des musées du Vatican pour un contrôle de son état de conservation mais aussi pour son nettoyage et sa désinfection.
Une fois déshabillé, le corps apparaît complètement intact. Sur ordre spécifique de Don Ubaldo Braccini, chancelier de l'Evêché et historien scrupuleux de l'affaire, le célèbre pouce droit est examiné attentivement et apparaît intact. Le manque de substance relevé déjà en 1946 par le Docteur Antonioli n'étant dû qu'à la déshydratation du corps.
Mais très vite le manque de peau sur la superficie externe de l'oriculaire apparaît. La chose était toujours passée inaperçue parce que la main, posée sur le corps, rendait très difficile l'observation et l'analyse de cette partie du doigt. C'est ainsi que l'on décide de faire réaliser un calque de l'oriculaire droit : la reconstrution successive du doigt laisse apparaître clairement l'ablation de la peau sur la partie externe de la base, sur lequel il manque également un bout de la partie faciale.

De plus les dimensions de la partie manquante correspondent exactement à celles de la relique de Thann relevées en 1947.
Finalement tout est clair ! La relique de Thann provient bien du corps de S. Ubaldo, mais ce n'est pas une partie du pouce, comme on pouvait le croire, mais une partie de l'oriculaire droit duquel elle avait été arrachée et non découpée.
La légende devient donc toujours moins légende et toujours plus l'histoire!
Le Comte Enghelhard maintint sa promesse de faire édifier une petite église dans laquelle "conserver" la relique. Autour de cette petite église commencèrent à apparaître les premières habitations.
En 1290, de petit village Thann optint le titre de ville.

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La "Collégiale St. Thièbaut"


Le grand afflux de pèlerins stimula la construction de l'actuelle "Collégiale St. Thiébaut, édification qui dura plus de 200 ans, et fut portée à terme grâce à la générosité des habitants de la ville, des pèlerins et des Habsbourg (en effet Thann fut sous domination des Habsbourg de 1324 à 1648).

L'extérieur de l'église est caractérisé par la présence de 87 statues en pierre. La façade laisse apparaître le grand portail de plus de 15 mètres de haut pour 8 mètres de large. Sur celui-ci est représentée la vie de la Vierge avec une série de plus ou moins 450 personnages.

L'intérieur est composé de trois nefs, la plus antique étant celle de droite, une partie de la vieille église. En revanche, celle de gauche, entièrement de style "gothique flamboyant", présente un portail à la droite duquel se trouve une statue de S. Ubaldo avec à ses pieds deux pèlerins.
La nef centrale présente quatre grandes fondations.

Le clocher d'une hauteur de 76 m, est composé de 4 cloches. La plus vielle, dédiée à S. Ubaldo date de 1467 et pèse 40 quintaux. Un proverbe populaire affirme que : "le clocher de Strasbourg est le plus haut, celui de Fribourg le plus gros, et celui de Thann le plus beau!"


Au fond de la nef droite il y a une belle chapelle dédiée à S. Ubaldo qui est la partie la plus antique de la construction primitive. A l'intérieur de celle-ci se trouve un autel consacré en 1960 par l'Evêque de Gubbio Beniamino Ubaldi, sur lequel est exposée une statue en bois du Saint datant du 15 ème siècle.


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La "Cremation des trois Sapins"


A Thann également, la fête en l'honneur de S. Ubaldo a des aspect pittoresques. Elle a peu en commun avec la Festa dei Ceri, mais est également caractéristique et originale.
Quoi qu'il en soit, elle est célébrée en l'honneur de S. Ubaldo, il y a trois feux, l'atmosphère est joyeuse et apaisée, en adéquation avec l'exhortation du Pape Célestin III à célébrer la fête de S. Ubaldo "ylariter" (allègrement).

La crémation des Trois Sapins a lieu le 30 juin de chaque année en souvenir de l'arrivée du serviteur de S. Ubaldo avec en sa possession la relique.

A 21 heures, après les vêpres solennelles, se déroule une procession avec la statue de S. Ubaldo, puis les trois troncs d'arbre sont allumés, trois "sapins" préalablement ouverts de façon à constituer une sorte de panier rempli de copeaux et de paille et décorés de branches et de feuillages verts, et clos avec un petit sapin sur la cime.

A la fin des trois feux, allumés par diverses personnalités militaires, religieuses et civiles, un magnifique feu d'artifice a lieu.

Il apparaît évident à tous que S. Ubaldo est représenté de manière différente à Thann et à Gubbio. La chose frappante à Thann est l'absence de la barbe de S. Ubaldo. Quelle peut être la cause de cette différence si frappante? Selon Braccini, il est probable "que le Saint, durant les dernières années de sa vie, ait été obligé de se faire raser la barbe, du fait d'une maladie de la peau de laquelle il souffrait. C'est ainsi que l'a raconté le serviteur".

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BIBLIOGRAPHIE

BAUMAN J.
Historie de Thann des origines à nos jours - "Editions S.A.E.P. Ingersheim" - Colmar 1981.

BRACCINI U.
La mano di S. Ubaldo, Alla ricerca della verità sui legami tra Thann e Gubbio - edité par le
"Santuario di S. Ubaldo" - Gubbio 1993.
BRACCINI U.
La mano di S. Ubaldo, Alla ricerca della verità sui legami tra Thann e Gubbio - "Santuario di S. Ubaldo" - Gubbio 1993.
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GIORDANO da Tiferno
Vita di S
. Ubaldo - edité par la “Famiglia dei Santantoniari” sous la direction de A.M. Fanucci - Gubbio 1979.

KIRNER R.
La Collegiata de Thann - Traduction de P. Salciarini - Gubbio 1994

SALCIARINI P.
Les origines du pièdestal de Saint Thiébaut la Collegiale in "Les Amis de Thann" - Petite et grande Historie n°8 - febbraio 1993.

TEOBALDO
Leggenda del Beato Ubaldo, vescovo di Gubbio - tipographie de l'Evéché - Gubbio 1860.

UBALDI B.
Thann e Gubbio nella storia e nella leggenda - Gubbio 1947.
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